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Pierre Ambrogiani est né en 1907 à Ajaccio, d’une famille modeste venue s’installer à Marseille. Dès 1920, il est d’abord employé à Marseille- Colbert comme porteur de dépêches, puis il est facteur de 1928 à 1950 à la Poste à Marseille. En 1936, aidé par André Malraux et Louis Aragon, il participe à la création de la première maison de la culture de province avec ses amis les peintres marseillais, Antoine Serra, Louis Toncini, François Diana. Pierre Ambrogiani est un ami de Marcel Pagnol et de Jean Giono. Il parcourt la campagne avec sa voiture qui lui sert d’atelier, peignant sur le motif. Il s’installe dans un atelier au quai Rive-Neuve à Marseille en 1943. C’est en 1944 qu’il reçoit les conseils de René Seyssaud, rencontré à Marseille où, pendant un bombardement, ce dernier peignait imperturbablement. C’est une Figure de sa ville, personnage très populaire et particulièrement haut en couleur de Marseille, Pierre Ambrogiani se définissait luimême comme “un gourmand de la couleur”, sa carrière a profondément marqué l’expressionnisme français. Réputé pour sa palette aux couleurs vives, il peint les paysages du Midi et les natures mortes avec grand talent. Sa palette colorée reprend les couleurs chères à Vincent van Gogh, qu’il admirait tout particulièrement. On lui doit un timbreposte, Saint-Paul-de-Vence, en 1961. En 1962, il décore de fresques et de vitraux l’église de l’Immaculée-Conception de Marseille. Contraint par la maladie et l’infirmité, il a cessé de peindre en 1973, et décède en 1985, laissant derrière lui un ensemble remarquable d’oeuvres. Certaines oeuvres de Pierre Ambrogiani sont aujourd’hui conservées dans de prestigieux musées. “Maitre de la forme, Ambrogiani, lorsqu’il se trouve dans la nature, en ses solitaires journées de travail devant les montagnes du Lubéron, découvre immédiatement les formes essentielles, logiques et pures des terrains qui s’enchaînent, des végétations qui s’ordonnent et aussi des figures simples et puissantes des paysans au travail. Loin de s’attarder aux détails, aux accidents fragmentaires, il voit les amples formes massives, les larges correspondances qui font de chacune de ses toiles une construction solide comme le sol et les robustes mas du pays. La simplicité est parfois telle que son art semble à certains moments rejoindre l’abstraction, mais il reste toujours imprégné des intenses sensations, des délectations lumineuses reçues par l’oeil, attestant la communion intime du peintre et de la nature. Le même corps à corps de Paul Cézanne avec la réalité est aussi celui d’Ambrogiani, lorsqu’il peint un ruisselant et dionysiaque bouquet de fleurs, une masse grouillante de ces fruits de mer dont il se délecte, une truculente foule en fête, une fière troupe de toreros chamarrés. Toutes ces formes se transmuent aussitôt en vibrantes taches de couleurs, d’un éclat débordant, chantant comme celui du soleil.” Raymond Charmet
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